Le breakout observé sur l'indice CCI des matières premières devrait correspondre à la reprise prochaine du marché baissier sur le dollar et à la reprise du marché haussier sur les matières premières, débuté en 2001, et que l’on peut qualifier de « supercycle ».

Durant ce supercycle, une grande partie de la hausse des prix doit être attribuée à la perte du pouvoir d’achat du dollar. En effet, si l’on mesure ce marché haussier en termes de francs suisses, la hausse générale des prix depuis 2001 n’excède pas 40%, tandis qu’en termes de dollars les prix ont déjà grimpé de 200% !

 


L'or, en tant que valeur refuge par excellence contre la chute du dollar (et de l’ensemble des monnaies, mais surtout du dollar), affichera une des meilleures performances (avec l'argent) sur la durée totale de ce supercycle. 

Un supercycle sur les matières premières peut facilement durer entre 15 et 20 ans. Si nous prenons en compte la pression sur les ressources exercée par des pays comme la Chine et l'Inde, la croissance de la population mondiale, le sommet de la production déjà atteint sur plusieurs matières premières, ainsi que le dérèglement climatique pour la production des soft commodities, ce supercycle est loin d'être arrivé en bout de course!

Une chose est sûre, l'indice des matières premières ne pourra pas reprendre son marché haussier sans l'or et l'argent !

 

 

La comparaison entre l’or et les matières premières permet d’extraire la prime de risque monétaire associée à l’or en formant le ratio or/CCI, qui correspond à la force relative de l’or contre l’ensemble des matières premières.

On voit clairement que l’or n’a commencé son marché haussier dans toutes les monnaies qu’à partir du moment où il a commencé à s’émanciper de l’ensemble du secteur des matières premières, vers l’automne 2005. Jusque-là, on pouvait parler d’une prime de risque monétaire nulle et d’un marché haussier sur l’or visible uniquement en termes de dollars.

 

 

La prime de risque a grimpé à 90% avec la première crise financière de 2008, a marqué une pause en 2010, puis a explosé à 126% avec la crise de la dette en zone euro.

La présente baisse sur la prime de risque est en voie de se terminer, car les manœuvres actuelles de la Fed vont nuire au marché immobilier US, au marché obligataire (avec des acheteurs de moins en moins nombreux pour la dette US, donc des taux d’intérêts longs forcés de remonter), et nuire également au marché actions, qui se trouve en situation de bulle.

Nous avons là des caisses vermoulues, bourrées d’explosifs, sur lesquelles la Fed est en train de marcher, et la seule planche encore en bon état est la confiance dans le système, à savoir le bluff actuel sur la soi-disant reprise économique ! La Fed n’a plus le choix. Elle est simplement en train de recharger son fusil pour garder un semblant de crédibilité, mais tout ce qu’elle peut faire pour lutter contre les pressions déflationnistes de ce long cycle (hiver de Kondratieff) est d’imprimer, imprimer et imprimer. 

La prochaine crise a toutes les chances d’être une crise sur le dollar et de contaminer l’ensemble du système monétaire, déjà en situation de dévaluation compétitive. Le besoin d’or physique, en tant qu’extincteur de la dette et garant de stabilité pour les monnaies, va devenir de plus en plus grand et conduira très probablement à l’entrée en phase de hausse finale de ce supercycle. L’or à $1300 sera vu comme une aberration d’ici quelques années !

 

 

Concernant le test en cours de la MM200jours pour l’or, le débordement est de 1%, donc reste encore dans la marge de tolérance si on compare l’actuel golden cross avec celui-ci que nous avions eu durant la reprise haussière de 2001, où le débordement avait atteint 1,3% (lire mon analyse précédente). Si le test échoue, nous pourrions encore évoluer sans direction claire, dans un trading range horizontal entre $1250 et $1425 pendant quelques mois supplémentaires, mais cela ne fera que rendre le prochain mouvement de rattrapage sur le prix et sur la prime de risque encore plus violent !

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